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La Sorcellerie

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Message par drakaon Dim 16 Avr - 15:02

La sorcellerie est un terme controversé et son histoire est complexe. Selon le contexte et le milieu culturel dans lequel ce mot est employé, il désigne des idées différentes, voire opposées. Chaque société possède ses propres conceptions en matière de magie, de religion, de rites et d'esprits bons ou mauvais ; il est parfois impossible de trouver un équivalent d’une culture à l’autre.

Le terme sorcellerie désigne souvent la pratique de la magie. Selon les cultures, la sorcellerie peut être considérée avec des degrés variables de soupçon voire d'hostilité, parfois avec ambivalence, n'étant intrinsèquement ni bonne ni mauvaise. Certaines doctrines religieuses considèrent toute forme de magie comme de la sorcellerie, la proscrivent ou la place au rang de la superstition. Elles opposent le caractère sacré de leurs propres rituels aux pratiques de la sorcellerie.

Le terme sorcellerie est également employé de façon péjorative en référence à la pratique de la magie. Dans une culture qui admet son utilisation, la notion de sorcier/sorcière s’oppose au titre qui désigne le pratiquant d’une magie légitime. La sorcellerie est alors, dans cette acception, l'accusation portée à l'encontre de ceux qui utilisent des moyens surnaturels pour un usage réprouvé par la société. Les croyances en ce type de praticiens de la magie se rencontrent dans la plupart des sociétés humaines. De telles accusations ont parfois mené à des chasses aux sorcières.

Pour les religions monothéistes occidentales (principalement le judaïsme, le christianisme et l'islam), la sorcellerie est considérée comme une hérésie. La notion de sorcellerie prit une grande importance pour les catholiques et les protestants à la fin du Moyen Âge. À cette époque la sorcellerie a progressivement été assimilée à une forme de culte du Diable. Des accusations de sorcellerie ont alors été fréquemment combinées à d'autres charges d'hérésie contre des groupes tels que les Cathares et les Vaudois.

Pratiques considérées comme de la sorcellerie

Le terme sorcellerie est communément appliqué aux pratiques visant à influencer le corps ou l'esprit d'une personne, pratiques jugées subversives et mettant en péril l'ordre social.
Certains, comme les néo-païens, considèrent la nature maléfique de la sorcellerie comme étant une projection chrétienne. Cependant, le concept de "praticien de la magie" influençant le corps ou l'esprit d'autrui contre son gré était présent au sein de nombreuses cultures avant même l'introduction du monothéisme. En effet, de vieilles traditions de "magie blanche" ou religieuses avaient déjà pour but d'identifier ou de contrer ces praticiens. Beaucoup d'exemples de ce type peuvent être trouvés dans les textes anciens provenant d'Égypte et de Babylone. Dans les cultures où l'on croit que le sorcier a le pouvoir d'influencer le corps ou l'esprit d'autrui, il apparait une cause crédible de maladie (chez l'homme ou l'animal), de malchance, de mort soudaine, d'impuissance ou maux divers dont l'origine parait inexplicable. Une magie folklorique bénigne et socialement plus acceptable peut alors être utilisée pour remédier au sortilège, ou identifier le sorcier à l'origine du mal afin de s'en défendre ou d'en défaire l'enchantement.

Plusieurs pratiques magiques sont assimilées à la sorcellerie, de telle sorte que les personnes qui les utilisent ont été considérées comme des sorciers par les occidentaux, indépendamment de la culture dans laquelle ces pratiques sont en usage. Une des pratiques les plus connues consiste à fabriquer une poupée en argile, en cire ou en chiffons à l'effigie de personnes réelles et les actions qui sont effectuées sur ces poupées sont sensées être transférées aux sujets qu'elles représentent ('poupée vaudou' dans le vocabulaire courant, dénommée dagyde en occultisme).
La nécromancie, consistant à demander à l'âme d'un mort de révéler l'avenir, est également considérée comme une pratique typique de la sorcellerie. La sorcière biblique d'Endor est sensée l'avoir pratiquée en faisant apparaître le spectre de Samuel (ou du diable métamorphosé en Samuel) à Saül.

Les croyances traditionnelles et populaires attribuent divers types de pouvoirs (acquis par contrat démoniaque dans la tradition chrétienne et monothéiste plus généralement) ont été prêtés aux sorciers: voler dans les airs, tourmenter l'esprit de leurs victimes. Le lutin, dans l'univers des contes, peuvent leur servir d'auxilaire. Certaines pratiques considérés subversives ou abusives et parfois criminelles tombent sous le coup de la loi.
Différences entre la sorcellerie et les autres formes de magie
Parmi certains mouvements occultes contemporains, la sorcellerie est particulièrement différenciée de la magie populaire, religieuse ou cérémoniale. Les sorcières autoproclammées de nos jours (parmi les membres de la Wicca) sont connues pour utiliser le terme de sorcellerie en lieu et place de la magie populaire.

La sorcellerie européenne traditionnelle


La caractérisation européenne de la sorcière ne provient pas d'une source unique. La croyance néo-païenne suggère que les sorcières étaient simplement des femmes chaman qui ont été progressivement transformées en figures malveillantes par la propagande chrétienne. Cette vision est simpliste et suppose que l'image folklorique de la sorcière provient d'une seule source, ce qui n'est pas le cas. En effet, la caractérisation de la sorcellerie ne peut se résumer à une caricature de la prêtresse païenne ; elle a évolué au cours du temps et est une combinaison de nombreuses influences.
Dans les premiers temps du christianisme en Europe, la population, habituée à l'usage de la magie dans la vie quotidienne, attendait du clergé une forme supérieure de magie par rapport à l'ancienne magie païenne. Alors que la chrétienté concurrençait le paganisme, ce problème était d'une importance cruciale pour le clergé, qui peu à peu substitua aux pratiques ancestrales le culte des reliques des saints et du Christ, reprenant ainsi l'usage populaire d'amulettes et de talismans.

La vision européenne traditionnelle de la sorcellerie veut généralement que le sorcier, tel Faust signe un pacte avec le diable, par lequel il lui vend son âme en échange de pouvoirs surnaturels. Les sorciers et sorcières furent accusés de renier Jésus et les sacrements, de se rendre au sabbat - assemblée nocturne où ils étaient supposés exécuter des rites diaboliques, parodies de messes ou d'offices de l'église, d'y vénérer le « prince des ténèbres », afin d'obtenir un certain pouvoir.
Suivant l'universitaire Max Dashu, de nombreux éléments de la figure de la sorcière médiévale trouvent leur source avant l'émergence du christianisme. Ceux-ci peuvent être trouvés dans les bacchanales, notamment du temps où ces pratiques étaient menées par la prêtresse Paculla Annia (de 188 av J.-C. jusqu'en 186 av J.-C.).

La sorcellerie dans le monde occidental contemporain

Depuis le milieu du XXe siècle, la sorcellerie s'est développée en intégrant une dimension religieuse, se revendiquant du néo-paganisme.
Si cette forme de religiosité païenne panthéiste apparaissait auparavant, dans les cultes de la nature, elle a pris une dimension nouvelle après les travaux de Margaret Murray, égyptologue anglaise du XXe siècle, qui a écrit sur la possible existence d'une religion païenne prenant sa source en des temps reculés et ayant survécu jusqu'à nos jours, et dont les sorcières regroupées en covens auraient de tout temps été les dépositaires.
Si cette hypothèse n'a pas été prouvée, elle a eu une influence sur ses contemporains et a favorisé la mise en place d'une religion néo-païenne basée sur la sorcellerie : la Wicca, dont Gérald Gardner est le promoteur. La Wicca est surtout représentée aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Il n'existe pas encore de statistiques officielles sur le nombre de Wiccans dans le monde.

De nos jours, certaines superstitions anciennes n'ont plus cours dans le monde moderne. Pourtant, depuis les années 1940 avec l’émergence de la Wicca, religion se réclamant de la sorcellerie, considérée et souvent appelée l'"Ancienne religion", un nombre croissant de personnes s'est autoproclamé sorcier(e). Alors que la perception occidentale de la sorcellerie reste très négative, les Wiccans n’y attachent pas de sens particulier, et n’assimilent pas non plus leurs pratiques au satanisme. En fait, la plupart des Wiccans souhaitent simplement que leurs contemporains cessent d’assimiler la sorcellerie à des pratiques maléfiques, confinant le terme à une connotation négative.

En 1968, un groupe politique radical composé de femmes s’est fait connaître dans la ville de New York sous le nom de W.I.T.C.H. , pour « Women’s International Terrorist Conspiracy From Hell » (la ‘conspiration internationale terroriste des femmes venues de l’enfer’). Ce groupe éphémère n’a pas eu d’impact particulier sur le développement de la sorcellerie, mais a marqué les esprits grâce à sa dénomination originale.

Le tout dernier symbole des sorcières est bien sur Halloween, le 31 octobre, bien que les Wiccans lui préférent Samhain, qui a lieu le 1 novembre. Ce n’est pas une coïncidence si les deux fêtes on souvent tendances a être associées; l’association des sorcières à Halloween pourrait provenir d’une tentative de dénigrement, de la part de l’Église, de cette ancienne fête celtique célébrant la dernière récolte.

Poussé par l’alliance de la consommation au marketing, en recherche perpétuelle d’idées, de modes à lancer, le phénomène des sorcières s’est une nouvelle fois répandu, durant les dernières décennies, mais cette fois comme icônes plus ou moins sympathiques d’une culture populaire globalisée. Les films comme The Craft, Practical Magic et Le Projet Blair Witch 2 (la suite de Le Projet Blair Witch) ainsi que les séries télévisées Bewitched, Buffy the Vampire Slayer, Charmed, Sabrina the Teenage Witch, et parfois X-Files ont porté à l’écran et popularisé des enfants et jeunes sorcier(e)s. Tous ces stéréotypes ‘grand public’ n’ont cependant que peu de liens avec le mouvement de la Wicca ni avec la perception chrétienne de la sorcellerie. La plupart de ces sorcières du petit et grand écran sont, de nos jours, des jeunes femmes attrayantes dotées de pouvoirs surnaturels.

Une œuvre littéraire décrivant bien, de par sa puissance évocatrice et poétique, l'univers magique de la sorcellerie moderne dans le monde occidental contemporain, en reprenant la légende de Faust, est Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov.
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drakaon
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